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Grand Orgue du couvent des Dominicains – Toulouse
3 claviers et 56 registres
Pierre Chéron (1962), Yves Sévère (1977) »
Restauration
Jean-Pierre Conan (2001)
L’église Notre-Dame du Rosaire des Dominicains possède un orgue depuis 1962. Il fut conçu à la suite du déménagement des dominicains de Saint-Maximin à Toulouse à la fin des années 1950, et ses parrains eurent pour noms P.P. Lacas, Michel Chapuis, René Saorgin, entre autres, qui accompagnèrent le facteur d’orgue Pierre Chéron dans la conception d’un instrument de type nouveau. L’orgue ne fut terminé qu’en 1977 par le facteur d’orgues Yves Sévère qui, à la demande de Xavier Darasse, respecta la conception de base de Pierre Chéron qui en assura lui-même l’harmonisation. En 2001, l’orgue est restauré avec beaucoup de respect par Jean-Pierre Conan, assisté de Thierry Lemercier, qui y apporte des compléments reconnus depuis longtemps comme nécessaires (boîte d’expression, combinateur, etc.). « »Ce grand oiseau aux ailes déployées » » (Xavier Darasse), même s’il ne correspond pas aux standards actuels en matière d’orgue baroque français ou allemand, est une étape importante de l’évolution de la facture d’orgue au XXe siècle, un représentant de qualité d’un néo-classicisme non industriel. C’est un instrument très polyvalent pour les musiques anciennes, et les répertoires du XXe siècle. De plus, il y a une belle homogénéité avec l’architecture du lieu, servie par une acoustique privilégiant le chœur des frères.
Le couvent des Dominicains de Toulouse a été construit dans les années 1950 pour accueillir leur nouveau centre de formation suite à leur départ du couvent de Saint-Maximin (Var). Studium pour les jeunes frères de l’Ordre, ce couvent est aussi le noyau d’une communauté chrétienne très dynamique. C’est ainsi que la construction d’un grand orgue fut envisagée dès l’origine du projet. L’orgue a été conçu dans les années 1950-1960 par le facteur d’orgues Pierre Chéron, à qui les Dominicains ont fait appel après qu’il ait ressuscité le grand orgue Isnard de la basilique de Saint-Maximin. Dès 1960, le buffet et la structure interne sont installés, mais des difficultés d’ordre extérieur intervenant, les travaux sont interrompus alors que près de la moitié de la tuyauterie est sur place. Vers 1970, le couvent des Dominicains est le lieu d’un important renouveau liturgique autour de la musique du Père André Gouzes qui, avec l’énergie et la ténacité qui le caractérisent, relance l’achèvement de l’instrument, en le confiant à Pierre Chéron et à la Manufacture Française des Grandes Orgues, animée par Yves Sévère. En accord avec Xavier Darasse, alors conseiller du Couvent, les facteurs décident de s’en tenir à la conception première de l’instrument, afin de lui faire tenir son rôle de témoin historique de la facture d’orgues du XXe siècle. Les travaux reprennent en 1974 et se terminent en 1977. L’orgue est inauguré par Louis Thiry et l’organiste titulaire Gilles Desrochers, le 20 février 1977. L’orgue comprend alors 51 jeux répartis sur trois claviers et pédaliers. Ils sont alimentés par une soufflerie à basse pression (de 35 à 50 mm), sans soufflet, avec une régulation propre à chaque sommier. L’alimentation en vent et la mécanique de cet instrument sont quelques unes des caractéristiques qui font de cet orgue un témoin rare de la facture d’orgues de notre époque. M. Thierry Semenoux, auteur du rapport de réception des travaux établi le 2 juin 2001, écrivait à ce propos : L’orgue des Dominicains, qui a marqué dans sa conception une étape importante de la facture d’orgue française de la seconde moitié du XXe siècle, reste ce témoin privilégié de la recherche qui a animé un certain nombre de pionniers au sortir d’une période peu faste de la vie de l’orgue en France dans la période 1920-1950. Les 15 mois de travaux effectués entre février 2000 et mai 2001 ont eu pour but de moderniser l’orgue par la pose d’un combinateur, la mise en place d’une boîte d’expression et l’adjonction d’un Basson-Hautbois 8’, une Trompette 8’ et d’un Ondulant 8’ sur le Récit. La Quinte 5’ 1/3 à la pédale a été modifiée en Quinte 10’ 2/3. M. Thierry Sémenoux concluait : Les ajouts et adjonctions ont été voulus par le titulaire, M. Gilles Desrochers, le propriétaire, l’association Veritas, au nom du Couvent des Dominicains, le Maître d’ouvrage délégué, l’association Lacordaire. On pouvait craindre que ces interventions dénaturent la personnalité de l’orgue. Grâce à la vigilance apportée, et surtout à la façon de travailler et au talent du facteur d’orgues Jean-Pierre Conan, l’orgue des Dominicains, loin de perdre son image sonore a franchi une étape que ses créateurs ne pourraient renier. Signalons à cet égard que M. Conan n’a pas craint d’entendre les remarques et propositions qu’a pu lui faire, durant la durée des travaux le facteur d’orgues Yves Sévère. L’orgue des Dominicains peut être désormais considéré comme achevé, au sens du programme de travail de réhabilitation, et au sens de sa très claire identité esthétique. Il est et reste une illustration de ce que l’esthétique néo-classique a pu donner de mieux dans notre pays. Texte de Gilles Desrochers & Jean-Claude Guidarini
Positif
56 notes
Gemshorn 8’
Bourdon 8’
Prestant 4’
Nasard 2’ 2/3
Doublette 2’
Tierce 1’ 3/5
Larigot 1’ 1/3
Fourniture III
Cymbale III
Cromorne 8’
Trompette (en chamade) 8’
Clairon (en chamade) 4’
Tremblant
Grand Orgue
56 notes
Bourdon 16’
Montre 8’
Bourdon 8’
Prestant 4’
Flûte à cheminée 4’
Grosse Tierce 3’ 1/5
Nasard 2’ 2/3
Doublette 2’
Quarte 2’
Tierce 1’ 3/5
Fourniture IV
Cymbale III
Cymbale Tierce II-III
Cornet (Do3) V
Trompette 8’
Dessus de Trompette 8’
Clairon 4’
Récit expressif
56 notes
Flûte conique 8’
Ondulant 8’
Flûte à fuseau 4’
Gemshorn 2’
Sifflet 1’
Sesquialtera II
Cymbale II
Cornet (Sol2) V
Trompette 8’
Basson-Hautbois 8’
Ranquette (en chamade) 16’
Régale (en chamade) 8’
Chalumeau (en chamade) 4’
Tremblant
Pédalier
30 notes
Montre 16’
Soubasse 16’
Quinte 10’ 2/3
Principal 8’
Flûte 4’
Flûte 2’
Fourniture IV
Douçaine 16’
Bombarde 16’
Trompette 8’
Clairon 4’
Chalumeau 2’