Festival
Orgue et harpe : un duo insolite
Un entretien avec Odile Foulliaron, harpiste, en concert le 12 octobre au Temple du Salin à 17h aux côtés de l’organiste Sacha Dhénin.
Quelles sont les particularités de l’association de votre instrument à l’orgue ?
La principale particularité de l’association entre la harpe et l’orgue réside dans la polyphonie des deux instruments. Cela signifie que nous devons envisager notre duo comme un ensemble de musique de chambre, mais également comme un petit orchestre. Cette approche nous pousse à orchestrer chaque pièce, ce qui nous offre une vaste palette sonore et des variations d’intensité très riches : une simple mélodie accompagnée peut aboutir à un final puissant, tout en passant par de véritables dialogues entre la harpe et l’orgue, ou encore des imitations sonores comme celles des oiseaux, d’autres instruments de l’orchestre, ou des percussions. La recherche de la registration tient une place centrale dans notre duo, car c’est grâce à elle que nous parvenons à équilibrer les deux instruments et à affiner les sonorités recherchées.
Une autre particularité du duo harpe-orgue est le répertoire limité qui leur est dédié. Bien qu’il existe quelques pièces écrites spécifiquement pour cette formation, principalement aux XXe et XXIe siècles, nous sommes fréquemment amenés à adapter ou transcrire des œuvres. Ces pratiques sont essentielles pour nous car elles nous permettent de nous approprier des œuvres de différentes époques, élargissant ainsi notre répertoire du baroque à la création contemporaine.
Pouvez-vous partager un moment mémorable ou une performance particulièrement marquante de votre carrière en duo avec l’orgue ?
Ils sont tous mémorables dans le sens où aucun concert ne se ressemble ! Chaque concert est avant tout la rencontre avec un instrument différent et un édifice nouveau. Nous avons souvent un temps d’adaptation pour intégrer ces différentes variables : la place de la harpe dans l’édifice (à côté ou à distance de l’orgue, en tribune ou non), l’acoustique du lieu, et la manière dont la harpe et l’orgue vont le mieux sonner à deux. Récemment nous avons donné un concert à la Cathédrale Saint-Pierre de Vannes. La cathédrale étant ouverte aux visites et en travaux le jour, nous avons répété de nuit. Dans ces instants hors du temps, tout devient possible. Le silence, mêlé à l’architecture et aux œuvres d’arts présentes, est toujours des plus inspirants… et quelque peu intimidant !
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