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Grand Orgue de la Cathédrale Notre-Dame – RODEZ

4 claviers et 47 registres

Antoine Vernholles et Raymond Gusmond (1631)
Jean de Joyeuse (1677)
Jean Isnard (1776)
Maison Anneessens
Maurice Puget (1934)
Yves Koenig (1986)

Retrouver une conception dans l’esprit des anciens pour obtenir les qualités de toucher et les sonorités adéquates à la musique française des XVIIe et XVIIIe siècles. Tel était le but de la restauration-reconstruction de 1986.

L’instrument permet également une utilisation beaucoup plus large de tous les répertoires européens allant du Moyen-Âge au début du XIXe siècle.

Texte de l’ADROA (Association pour le Développement et le Rayonnement de l’Orgue en Aveyron)

Un document daté du 23 novembre 1629 nous apprend que c’est Antoine Vernholles (facteur d’orgue installé à Poitiers) qui construisit le Grand Orgue de la cathédrale de Rodez avec le concours de Raymond Gusmond, maître sculpteur de Périgueux pour la réalisation du buffet. L’ensemble des travaux commencés probablement en 1628 s’acheva en 1631 avec la participation de Germain Cayron pour la décoration de la tribune. On ignore la composition de l’orgue de Vernholles sans doute influencé par la facture flamande. En 1657, André Eustache effectue quelques réparations.

Vingts ans plus tard, il est à nouveau question de restaurer l’instrument de la cathédrale. Le chapitre s’adressa à Jean de Joyeuse, l’un des plus célèbres facteurs d’orgues du XVIIe siècle qui introduira le style parisien pour la première fois dans le midi de la France. Il s’agira en fait d’une reconstruction d’un bon nombre d’éléments de Vernholles.

Une quittance du 4 juillet 1733 nous informe que tous les sommiers ont été restaurés, la soufflerie refaite et toute la tuyauterie baissée d’un demi-ton par François l’Espine, facteur installé à Toulouse. Celui-ci interviendra à nouveau en 1749 avec l’aide de son fils pour quelques réparations.

C’est au tour de Jean Isnard, en 1776, d’effectuer des réparations et d’agrandir l’instrument : adjonction d’un 4e clavier avec plusieurs jeux, extension des claviers à 50 notes… On peut se prendre à imaginer l’éclat et la magnificence du grand orgue de Rodez à cette époque lorsqu’on entend aujourd’hui ceux d’Albi et de Saint-Maximin, dus également à Isnard.

Après la période révolutionnaire, l’instrument a besoin de réparations : le facteur Clavel d’Albi répare le positif et remplace un jeu au récit.
Il faut attendre 1839 pour une restauration complète. Subventionnée par le Ministère des Cultes, elle fut réalisée par les frères Claude qui ne modifièrent pas la composition des jeux.

Sous la direction de Félix Clément, membre de la Commission des Arts et Édifices Religieux, le facteur Pagès est autorisé en 1858 à effectuer un certain nombre de réparations. En 1861, le travail n’est toujours pas réalisé et après le décès de Pagès, les travaux seront achevés par la Maison Théodore Puget en 1872.

En 1880, la foudre tombe sur la cathédrale : l’orgue est endommagé mais n’est pas réparé. À la fin du XIXe siècle l’orgue est pratiquement injouable. Mgr Francqueville, évêque de Rodez prend à sa charge la réfection de l’orgue qui est confiée à la Maison Anneessens de Belgique. Inventeur d’un perfectionnement du système tubulaire, elle réalise un orgue qui plaît aux modernistes de l’époque. Non seulement la tuyauterie de Jean de Joyeuse et d’Isnard est entaillée, déplacée, rediapasonnée et réharmonisée, mais les apports neufs d’Anneessens ne sont pas de première qualité. C’est en tout cas la mort de l’orgue classique français.

En 1934, Maurice Puget remanie légèrement la composition des jeux, et vers les années 1970, la fameuse traction tubulaire d’Anneessens est à bout de souffle.

L’orgue est démonté en 1975 et il faudra attendre 1986 pour que s’achève la restauration conduite par le Ministère de la Culture et réalisée par le facteur d’orgue Koenig de Sarre-Union.

Ayant récupéré une grande partie de la tuyauterie ancienne (plus de 1000 tuyaux), le programme de travaux a cherché à privilégier un retour à l’orgue de Jean de Joyeuse, tout en acceptant un élargissement des possibilités par une composition enrichie des jeux du XVIIIe siècle.

Le nouvel orgue reconstruit a été inauguré le 11 octobre 1986 par les organistes Michel Bouvard, Georges Lartigau et Francis Chapelet.

Texte de l’ADROA (Association pour le Développement et le Rayonnement de l’Orgue en Aveyron)

Positif de dos

53 notes de Do1 à Fa5 sans Do#1

Montre 8′
Bourdon 8′
Prestant 4′
Flûte 4′
Nazard 2′ 2/3
Doublette 2′
Tierce 1′ 3/5
Larigot 1′ 1/3
Fourniture IV rangs
Cimballe III rangs
Voix humaine 8′
Cromorne 8′
Trompette 8′

Grand Orgue

53 notes de Do1 à Fa5 sans Do#1

Montre 16′
Bourdon 16′
Montre 8′
Bourdon 8′
Prestant 4′
Flûte 4′
Grosse tierce 3′ 1/5
Nazard 2′ 2/3
Doublette 2′
Quarte 2′
Tierce 1′ 3/5
Flajolet 1′
Fourniture V rangs
Cimballe IV rangs
Grand cornet V rangs
1ère Trompette 8′
2e Trompette 8′
Clairon 4′

Récit

35 notes de Sol2 à Fa5

Cornet V rangs
Hautbois 8′
Trompette 8′

Echo

42 notes de Do2 à Fa5

Bourdon 8′
Prestant 4′
Nazard 2′ 2/3
Doublette 2′
Tierce 1′ 3/5
Cimballe III rangs
Voix humaine 8′

Pédalier (interchangeable « à la française » ou « à l’allemande »)

26 notes de Do1 à Fa5 sans Do#1

Flûte 16′
Flûte 8′
Flûte 4′
Bombarde 16′
Trompette 8′
Clairon 4′

Pédales de combinaisons

Accouplement à tiroir Pos. / G.O.
Tirasse G.O. (la Tirasse G.O. ne tire pas le Pos. lorsque les claviers sont accouplés)
Tremblant doux Pos.
Tremblant doux
Tremblant fort

 

Diapason : La 3 = 415 Hz

Tempérament inégal

 

Fiche instrument