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Grand Orgue de l’Église Saint-Jacques – MURET

2 claviers et 24 registres

Montlezun
Théodore Puget (1845)
Poirier & Lieberknecht (1858 et 1865)
Maison Puget (1886)
Jean Daldosso (1989)

Le Grand Orgue de l’église Saint-Jacques est un précieux témoignage de la facture d’orgue de la première moitié du XIXe siècle, époque charnière dans l’évolution du goût musical. Classique encore dans ses principes de construction et dans la majorité de ses jeux, l’orgue de Muret révèle les nouvelles tendances par une préférence donnée aux jeux de fond de huit pieds qui détrônent les mutations simple comme le jeu de Tierce, et par la présence d’un Récit expressif encore modeste mais particulièrement riche en jeux d’anche.

C’est l’instrument type de l’orgue dit de transition, ou orgue romantique par opposition à l’orgue classique ou baroque des XVIIe et XVIIIe siècles et à l’orgue symphonique de la deuxième moitié du XIXe siècle.

Outre son rôle d’accompagnateur d’assemblée, il se prête admirablement à l’interprétation de méditations intérieures, par ses jeux de fond, ou bien celle de chants et d’airs d’opéra par ses jeux de Récit, particulièrement de jeux d’anche variés.

La facture de Poirier et Lieberknecht relevant aussi de la tradition, comme celle de Montlezun et de Puget en 1845, l’orgue présente dans toutes ses parties une belle unité, conservée jusqu’à nos jours, qui lui valut d’être protégé au titre de Monument Historique par arrêté en date du 20 février 1979.

Texte de Jean-Pierre Decavèle

Si au XVIIe et au XVIIIe siècles l’église Saint-Jacques a possédé un orgue, celui-ci s’est tu après la Révolution, et il a fallu attendre 1838 pour que le Conseil paroissial décide d’acquérir un nouvel instrument. Un orgue d’occasion est acheté à Monsieur Ponzan, de Toulouse, et le facteur d’orgues Montlezun, organiste de Saint-Pierre dans cette même ville, doit l’installer et l’augmenter. Le buffet est agrandi et doré. Les travaux de Montlezun sont jugés défectueux après expertises.

Le chantier est alors repris par Théodore Puget en 1845 ; ce facteur installe les jeux de Flûte et de Trompette. La réfection de la voûte de l’église entraîne, en 1853, un démontage et un remontage effectués par Puget, mais à partir de 1858 ce sont les facteurs Poirier et Lieberknecht, futurs auteurs du grand orgue de la Daurade à Toulouse et de Notre-Dame-du-Camp de Pamiers, qui sont chargés de l’entretien puis d’un agrandissement en 1865. L’orgue, qui n’avait qu’un clavier et une pédale, se voit doté d’un petit Récit expressif et le grand sommier est changé. On peut attribué à cette époque les mécanismes et le soufflet.

En 1886, la maison Puget effectue une nouvelle restauration, applique à la Montre l’entaille de timbre, pose au Récit une Flûte harmonique, une Voix humaine et au grand orgue une nouvelle Trompette. Le travail effectué ne change pas le caractère de l’orgue. Les Bourdons restent à calottes soudées et les jeux ouverts antérieurs sont tous sur le ton, sauf la Montre.

La facture de Poirier et Lieberknecht relevant aussi de la tradition, comme celle de Montlezun et de Puget en 1845, l’orgue présente dans toutes ses parties une belle unité, conservée jusqu’à nos jours, qui lui valut d’être protégé au titre de Monument Historique par arrêté en date du 20 février 1979.

L’état de l’orgue s’est beaucoup dégradé par la sécheresse, la poussière, les gravats accumulés, le piquage par les vers des parties en bois blanc, et par l’usure normale due au vieillissement et à l’utilisation.

À l’initiative de quelques muretains puis de l’association des amis de l’orgue, un travail de sensibilisation de la population fut entrepris ; les efforts conjugués de la ville de Muret, propriétaire de l’instrument, et de l’État, chargé de veiller à sa conservation, ont permis d’étudier et d’exécuter un programme de restauration destiné à donner à l’instrument une nouvelle jeunesse.

Au cours de cette restauration «  »complète » », quelques altérations, comme le pavillonnage de la Montre, furent corrigées pour retrouver l’harmonie exacte de l’orgue de transition, et deux améliorations furent apportées en complétant la Pédale dans son étendue par l’utilisation d’intergravures et en posant en façade une belle Montre en étain tout à fait dans l’esprit de l’époque.

Tous les travaux de restauration de la partie instrumentale, ainsi que ceux du buffet, y compris la polychromie et la dorure, furent exécutés par le facteur Jean Daldosso, de Gimont, choisi sur appel d’offres.

Texte de Jean-Pierre Decavèle

Grand Orgue

Cornet V
Montre 8’
Salicional 8’
Bourdon 8’
Flûte 8’ (bois)
Prestant 4’
Quinte 2’ 2/3
Doublette 2’
Plein jeu VII
1ère trompette 8’
2e trompette 8’
Clairon 4’

Récit expressif

Flûte harmonique 8’
Voix céleste 8’
Viole de Gambe 8’
Flûte octaviante 4’
Trompette 8’
Clarinette 8’
Basson-hautbois 8’
Voix humaine 8’

Pédalier

Bourdon 16’
Flûte 8’
Bombarde 16’ (bois)
Trompette 8’

Pédales de combinaisons

Copula
Tirasse GO
Expression récit
Trémolo

 

Fiche instrument